Parler en public est une source de stress si vous n’y êtes pas habitué. Même si vous connaissez votre sujet sur le bout des doigts, cela n’a rien d’évident. Pourtant, bien préparé, vous pourriez donner de l’impact à votre message. Et vous pourriez même y trouver du plaisir. Pour vous aider, vous avons identifié les 10 erreurs à éviter dans une prise de parole en public.
Sommaire :
- Parler trop vite
- S’exprimer d’une voix monocorde
- Négliger les silences
- Ne pas regarder son auditoire
- Abuser des tics de langage
- Mépriser la préparation
- Prendre son public de haut
- Abuser de contenu dans vos supports visuels
- Bouger comme un automate
- Manquer d’énergie
1. Parler trop vite
L’erreur la plus fréquente, en particulier pour ceux qui manquent d’expérience, c’est de parler sur un rythme effréné. La peur de parler en public accélère notre débit, comme si nous étions pressés de nous en sortir.
Pour certains, cela peut aussi être la peur de ne pas pouvoir tout dire. Or trop en dire est une bonne façon de perdre son public ! Lui aussi a besoin de temps. Le temps d’entendre. Le temps d’assimiler. Mieux vaut simplifier vos idées et garder en tête le message essentiel que vous voulez lui faire passer.
Le stress peut accélérer votre débit, mais aussi monter votre voix dans les aigus. S’exprimer ainsi n’est pas confortable pour vous. Et cela l’est encore moins pour vos auditeurs.
Comment faire pour moduler son débit et sa hauteur de voix ? Respirez profondément, ancrez-vous dans votre corps. Entraînez-vous à cet exercice en amont de votre prise de parole pour être capable de le reproduire quand le trac apparaît.
2. S’exprimer d’une voix monocorde
Si certaines personnes parlent en public plus rapidement sous l’effet du stress, d’autres adoptent une voix et un débit monocorde. Le public, apathique, somnole. Au mieux, il ne retiendra rien. Au pire, vous l’aurez complètement perdu.
Même effet si vous lisez votre intervention. Ou encore si vous la récitez par cœur.
Le secret, c’est de varier le rythme.
Un orateur peut prendre une voix douce et lente sur certaines parties. Et pour retenir l’attention, il accélérera son débit, il haussera le ton de temps à autre. Comme Haydn dans sa symphonie « La Surprise » et son coup de timbale inattendu, l’orateur vient réveiller l’auditoire somnolent en modifiant rythme et force de sa voix.
3. Négliger les silences
Les orateurs débutants s’expriment souvent sans ménager de pauses. La peur du vide sans doute. La peur de se connecter à ses auditeurs. La peur de se connecter à soi-même aussi.
Et pourtant !
Écoutez un grand conférencier. Dans les premières secondes de son intervention, il y a d’abord sa présence silencieuse, son énergie qui se répand dans la salle.
Et puis… il commence à parler. Par la force de son silence, l’auditoire est déjà captif.
Comme en musique, le silence fait partie intégrante du morceau. Et la force des grands chefs d’orchestre, c’est de s’en servir pour embarquer le public dans un voyage commun.
Alors, domptez votre peur et exploitez le silence. Pour respirer bien sûr, et aussi pour laisser vos paroles envahir votre auditoire. Enfin, pour vous relier à votre énergie intérieure et vous connecter à votre public.
4. Ne pas regarder son auditoire
Un des éléments les plus difficiles de la prise de parole en public reste de garder un contact visuel avec son auditoire. Même certains orateurs expérimentés peinent à maintenir ce lien.
Cette difficulté renvoie à la peur de parler en public et à un manque de confiance en soi. Quand nous regardons nos auditeurs, surtout quand la salle est petite, nous pensons voir leurs réactions et cela nous tétanise. Alors nous évitons le contact visuel.
Pourtant, cette connexion visuelle donne un impact fort à une prise de parole, car elle crée un lien entre l’orateur et chacun de ses auditeurs.
Pour créer ce contact, vous pouvez regarder vos auditeurs dans les yeux avec bienveillance, sans passer trop vite de l’un à l’autre. Chaque personne se sentira alors impliquée.
Si la salle est grande, vous pouvez choisir de poser les yeux sur quelques auditeurs répartis dans le public. Avec le recul, tout le public ressentira cette connexion singulière.
5. Abuser des tics de langage
Nous avons tous des tics de langage. « Du coup », « donc », « euh », « ça va ? » et autre « bon »…
En général, ils servent à la fois à nous rassurer et à nous donner du temps pour retrouver le fil de nos idées. Mais quand nous parlons en public, ces mots inutiles parasitent le discours et pointent un manque d’expérience.
Pour éviter ces tics, enregistrez-vous pour en prendre conscience. Puis, entraînez-vous. Répétez votre discours. Si vos idées sont bien claires dans votre tête, vous aurez moins recours à ces mots superflus.
Et puis en public, quand l’un d’eux vous vient en bouche, respirez et reprenez votre discours avec un « Et » pour démarrer.
Un autre tic classique, c’est de finir votre intervention par un « Voilà ». Dites plutôt « Voilà ce que je voulais vous dire. J’espère que ça vous a intéressé. Merci de m’avoir écouté. »
6. Mépriser la préparation
Négliger la préparation de son intervention est une erreur facile à corriger, et pourtant assez fréquente.
Cette préparation peut se découper en 4 phases.
D’abord la construction de votre prise de parole : quel est le message clé à faire passer ? Quels sont vos arguments ? Comment structurer logiquement l’ensemble ? Par quels moyens susciter une émotion ?
Puis vous allez répéter à voix haute et si possible avec de l’espace autour de vous. Rodez le texte pour vous l’approprier et éviter la récitation par cœur. Enfilez le costume de l’orateur et entraînez-vous en domptant l’espace. Reprenez cette étape plusieurs fois. La réussite de votre intervention en dépend.
La préparation d’une prise de parole en public ne s’arrête pas là.
En effet, comme un grand sportif ou un acteur, exploitez la préparation mentale. Elle procure une confiance et une assurance qui rendra votre intervention plus efficace. Utilisez des outils comme la visualisation, la cohérence cardiaque, la méditation de pleine conscience…
Et le dernier préparatif se situe juste avant votre intervention : relaxez-vous, retrouvez un ancrage intérieur et visualisez votre entrée et vos premières secondes devant le public.
7. Prendre son public de haut
Ne méprisez pas votre public, il vous le rendra bien ! Faites preuve d’empathie pour lui, mettez-vous à sa place.
S’il n’est pas spécialiste, utilisez un vocabulaire adapté, compréhensible par tous. Si vous vous exprimez avec du jargon, cela ne fera pas de vous un expert, bien au contraire. Mais cela perdra vos auditeurs tout aussi surement.
Évitez les sous-entendus. Ils ne sont pas toujours compris. Et ils brouillent la clarté de votre message.
Enfin, travaillez la structure logique de votre discours et simplifiez vos arguments. Ne croyez pas que vos auditeurs pourront vous suivre au travers de votre dédale de pensées. Plus votre prise de parole sera claire et simple, plus vous serez convaincant et marquant.
8. Abuser de contenu dans vos supports visuels
Certaines interventions orales nécessitent une présentation visuelle de type PowerPoint. Une erreur très fréquente consiste à remplir ce support à outrance. Certains vont jusqu’à écrire l’ensemble de leur prise de parole. Que se passe-t-il alors ?
Le public ne vous écoute plus, il lit vos diapos. Pour peu qu’elles soient particulièrement remplies, elles seront difficiles et longues à déchiffrer. L’auditoire va même être frustré de ne pas avoir tout lu quand vous passerez à la suivante.
La bonne pratique consiste à simplifier les visuels à l’extrême : une photo pour donner un contexte, une citation courte, un chiffre clé…
Et si vous avez besoin de fournir des informations complémentaires à votre auditoire, faites-le par le biais d’un document complémentaire que chacun pourra lire par la suite.
9. Bouger comme un automate
Nombreux sont les orateurs qui restent figés à leur place, les bras scotchés. Ne sachant que faire de leurs mains.
D’autres se déplacent de façon compulsive. 3 pas à gauche, 3 pas à droite…
Normalement, nos bras devraient bouger de façon naturelle. Mais envahies par le trac, nos mains nous embarrassent. Nous les bloquons alors, accrochées l’une à l’autre, ou bien fourrées dans les poches, ou encore derrière le dos.
Comment pouvez-vous adopter une gestuelle fluide ?
Le premier conseil, c’est de ne pas parler quand vous bougez. Ou alors de ne pas dire des choses importantes. Les paroles essentielles, exprimez-les à l’arrêt, quand vous êtes bien stable. Vous aurez plus d’impact.
Et pour les bras, une astuce consiste à tenir son alliance – ou à faire comme si vous en teniez une. Les doigts ne tiennent alors plus grand-chose. Au lieu d’être bloquées, les mains vont très vite se déplacer plus librement.
10. Manquer d’énergie
La dizième erreur consiste à manquer d’énergie. Vous courrez le risque de perdre vos auditeurs, voire de les endormir.
Une prise de parole en public réussie nécessite un engagement entier de l’orateur. Si vous êtes bien préparé, vous pourrez vivre ce moment en pleine conscience et mettre de la passion dans votre discours. L’énergie se transmettra aux auditeurs, leur permettant de vous suivre jusqu’au bout.
Pour être encore plus efficace, déployez votre énergie dès la première seconde de votre intervention. Et gardez-en pour la conclusion, moment où vous délivrez le message à retenir.
Vous voulez garder le lien avec le public ? Apprenez à doser votre énergie ! Vous ne pourrez pas garder un haut niveau d’énergie tout au long de votre intervention, à moins d’un format très court type pitch. La capacité à varier la force de votre discours le rendra plus percutant et plus mémorable.
Comme nous l’avons vu, une prise de parole en public comporte des écueils fréquents. L’exercice n’est pas inné, mais se travaille. Bien préparé et bien rodé, vous pourrez parler en public avec aisance et transmettre votre message avec efficacité.
Pour vous y aider, nous vous avons préparé une formation « Réussissez vos prises de parole en public ». Avec des exercices pratiques issus du coaching et du théâtre, vous y apprendrez à éviter les erreurs et transmettre des messages forts.
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