Quel est l’impact des relations sur la performance de l’entreprise ? Vous allez comprendre avec un seul chiffre : 40 %. C’est la probabilité que vous démotiviez activement votre équipe. Pour entrer dans ces 40 %, il ne faut pas simplement refuser de donner du sens, des moyens, des feedbacks… Même si vous ne faites que des feedbacks négatifs – si vous critiquez les autres à longueur de journée –, vous n’avez que 22 % de chance de les démotiver. Non ! Pour arriver aux 40 %, une seule solution : désintéressez-vous des gens. Si vous ne créez pas de relations avec eux, vous démotivez activement vos collaborateurs. Vous voyez l’impact des relations sur la performance ?

Nous n’avons pas appris l’intelligence relationnelle et nous sommes souvent en peine quand nos relations ne sont pas bonnes. Comment fonctionnent les relations ? Quelles erreurs faisons-nous souvent ? Pourquoi vous devez agir, et comment, pour améliorer vos relations ?

Sommaire :
Les 4 erreurs que nous faisons dans les relations
Qu’est-ce qu’une relation ?
Avoir de mauvaises relations, et alors ?
Pourquoi c’est vous qui devez changer
Comment vous allez pouvoir changer vos relations

Les 4 erreurs que nous faisons dans les relations

Qu’est-ce qui fait qu’à un moment donné, une relation ne fonctionne pas ? Que ce soit une relation personnelle ou professionnelle ou encore dans notre relation à nous-mêmes, au travail ou à l’argent…, nous faisons presque toujours les mêmes 4 erreurs :

1 Confondre la personne et la relation

C’est un basique de l’intelligence relationnelle, mais beaucoup de gens continuent à le faire ou à le vivre. Par exemple, quand je dis que « Le travail que tu viens de faire est mauvais », beaucoup de gens entendent « Tu es mauvais. », parce qu’ils confondent la personne et la relation.

Et c’est encore pire si je dis « Ton travail est nul », les gens entendent « Tu es nul ! ». Et si tu me réponds « Je ne suis pas nul », je peux te dire que « Non, je ne parle pas de toi, je parle de ton travail », tu me diras « C’est la même chose ! ».

Non, ce n’est pas la même chose. Je ne suis pas mon travail. Je ne suis pas mon comportement.

C’est la première raison pour laquelle notre relation n’est pas bonne : nous confondons l’être et l’avoir. Nous ne faisons pas la différence entre la relation et la personne.

2 Confondre le rôle et la relation

La deuxième erreur classique, c’est de confondre le rôle et la relation.

Par exemple, vous avez une relation avec la DRH, le directeur commercial, ou la responsable des achats. Et puis, par chance, cette personne devient un(e) ami(e).

Un jour, elle quitte l’entreprise.

En général, vous gardez l’ami. Vis-à-vis d’entreprise, vous perdez le rôle, parce que vous n’avez jamais créé une relation avec le rôle. Vous avez créé une relation seulement avec l’amie.

Et c’est pour ça qu’une partie des réseaux aujourd’hui ne fonctionne pas, c’est parce qu’il y a une confusion des rôles.

3 Ne pas définir la relation

Une autre erreur que nous faisons, c’est que nous ne prenons pas le temps de définir nos relations. La relation ou la situation n’est pas claire, car elle n’est pas définie.

Nous disons souvent que nous voudrions une nouvelle relation avec une personne, avec son équipe… Mais cela ne suffit pas à comprendre ce que nous aimerions vivre.

Hervé Franceschi se souvient d’une femme qui lui disait qu’elle voulait enfin tomber amoureuse de quelqu’un de bien.

– Quelle relation veux-tu avoir avec cette personne ?

– Qu’elle soit amoureuse.

Mais un mot ne suffit pas à définir une relation. Est-ce que je veux que la relation soit franche et bienveillante, plutôt que franche et cash ?

Si vous ne définissez pas la relation, vous ne comprenez pas ce que vous voulez vraiment.

4 Manquer d’hygiène relationnelle

Ce terme technique d’hygiène relationnelle signifie qu’il faut des règles dans les relations, comme nous avons des règles d’hygiène corporelle. Il faut un cadre de sécurité. Sans règles, on a l’impression que l’autre triche, alors que peut-être tout simplement, il a en tête d’autres règles que les nôtres.

Quelques exemples de règles d’hygiène relationnelle :

  • Je ne généralise pas.
  • Je différencie celui qui parle de ce dont il me parle.
  • Je suis à l’écoute de ce qui se passe en moi.
  • Je laisse à l’autre ce qui lui appartient.
  • Je veille à nourrir la relation.
  • Je prends le risque de donner mon avis et de m’affirmer.

Qu’est-ce qu’une relation ?

Partout où nous allons, dès que nous entrons en connexion avec une personne, nous créons une relation : relation familiale, amoureuse, amicale, professionnelle, spirituelle, financière…

C’est aussi vrai avec les animaux, les plantes… tout ce que nous possédons.

Elles peuvent être comprises ou incomprises, tendues, détendues ou distendues…

Et les relations sont associées à des fonctions :

  • Bijective : la relation est dans les 2 sens, et pas obligatoirement symétriques.
  • Injective : la relation ne va que dans un sens, comme les négociations unilatérales.
  • Transitive : on est passé par quelqu’un pour avoir une information, comme passent beaucoup de messages en entreprise, quand on ne veut pas s’impliquer soi-même.
  • Réflexive : la relation à soi-même, que la majorité des gens ne définissent pas.

Avoir de mauvaises relations, et alors ?

Avoir de mauvaises relations, ne pas comprendre comment fonctionnent les relations engendre de la souffrance.

Souffrir ou fuir

Si je ne comprends pas comment fonctionnent les relations, je mets de l’huile sur le feu et Il arrivera l’une de ces 2 situations : ou bien ma relation va être pire qu’avant, ou bien je fuis.

Et parce que je fuis, j’abîme ma relation à moi. Je me sens lâche, je sais que je n’ai pas agi, que j’aurais dû faire quelque chose, mais je n’y arrive pas avec cette personne.

Ou peut-être que je vois que c’est encore pire quand j’essaie de faire quelque chose. Alors je fuis. Et j’abîme ma relation à moi, ma relation à l’autre ou les 2.

Les relations toxiques

Quand j’abîme ma relation à moi, je me mésestime moi-même, parce que je ne fais pas la distinction entre ma relation et moi. Au lieu de me dire que je suis trop dur avec moi, je me « pourris » et je m’abîme physiquement parce que je me stresse.
Cela peut devenir un abîme sans fin si je reste dans cette relation toxique à moi-même.

On confond souvent les relations toxiques et les personnes toxiques. Il y a bien sûr des gens toxiques, mais heureusement, cela reste une minorité.

En revanche, les relations toxiques sont beaucoup plus fréquentes. Et sur ces relations toxiques, je ne suis pas obligé de fuir. Je peux agir en comprenant que je ne suis pas la relation et en changeant ma relation.

Pourquoi c’est vous qui devez changer

Quand une relation ne fonctionne pas, souvent nous voulons changer l’autre, car nous n’avons pas compris comment fonctionnent les relations. Pour changer une relation, il n’y a qu’à changer la relation à l’autre. Changer l’autre, ça lui appartient.

Les 2 bouts de la relation

Dans une relation, il y a 2 bouts : le nôtre et celui de l’autre.

Le plus souvent, nous nous occupons du bout de la relation sur lequel nous n’avons pas de pouvoir, le bout qui est de l’autre côté, le récepteur.

Dans une relation, le bout sur lequel vous avez du pouvoir, c’est celui de l’émetteur, c’est-à-dire vous-même.

Et vous pouvez changer l’émetteur ou le varier. Cela changera votre relation – et sans doute l’autre, puisqu’il devra se repositionner par rapport à cette nouvelle relation.

Pourquoi ne nous occupons-nous pas de l’émetteur ? Si nous ne voulons pas changer l’émetteur, c’est que nous pensons que c’est toujours à l’autre d’abord de changer. « Parce que quand même, c’est lui qui a un problème ! Ça devrait être à lui de changer ! »

Seul celui qui a conscience du problème peut agir

Mais ça ne fonctionne pas comme ça. C’est seulement celui qui a conscience du problème ou de la mauvaise relation, qui peut faire quelque chose.

Celui qui n’en a pas conscience pense qu’il n’a pas de problème. Ou il pense qu’il est dans sa vérité – sa vérité qui est peut-être pour vous un mensonge, mais qui est pour lui sa vision de la vérité. Et pour le moment, il n’a aucune chance de bouger.

Si vous voulez changer cette relation, c’est à vous d’agir parce que c’est vous qui avez conscience du problème. Et c’est à vous d’agir du bon côté de la relation, sur le bout de la relation sur lequel vous avez le pouvoir, vous-même.

Comment vous allez pouvoir changer vos relations

Dans certaines relations, tout fonctionne à merveille et sans effort. Nous avons des « atomes crochus ». Car ce sont des personnes qui fonctionnent comme nous, ou qui ont les mêmes systèmes de fuites que nous, les mêmes systèmes de besoin. Leurs comportements sont comparables aux nôtres.

On agit avec eux sans y penser, comme on agit pour nous.

L’intelligence relationnelle

Mais d’autres ont des comportements différents. Et l’erreur, c’est d’agir de la même façon.

Si nous n’arrivons pas à les comprendre, c’est tout simplement parce que nous n’avons pas appris l’intelligence relationnelle. On ne l’apprend pas en famille ni à l’école. Et on navigue à vue.

On ne l’apprend pas en famille, car peut-être que, dans nos familles et dans nos amis, nous avons choisi inconsciemment des personnes qui ont un comportement comparable aux nôtres. Et tout se passe bien.

Mais dans notre vie professionnelle, nous sommes confrontés certainement à des collègues qui n’ont pas le même comportement que nous et avec qui peut-être nous avons du mal à établir de bonnes relations.

Quand une relation ne fonctionne pas bien, comme nous n’avons pas appris comment faire, nous cherchons à changer l’autre alors que nous devrions agir sur la relation – et non pas sur les personnes –, et que nous devrions agir sur l’émetteur – c’est-à-dire nous-mêmes –, et non pas sur le récepteur – c’est-à-dire l’autre.

Voyons comment agir avec 2 exercices pratiques qu’Hervé Franceschi applique en famille et dans ses relations.

En pratique, comment changer sa relation ?

Je vous propose l’exercice « Qu’attends-tu de notre relation ? »

Effectuez cet exercice avec toutes les personnes avec qui vous avez une relation récurrente, votre conjoint, vos associés, des partenaires récurrents…

Chacun doit répondre de son côté à 3 questions

  • Qu’est-ce que j’attends de cette relation ?
  • Qu’est-ce que j’apporte dans la relation ?
  • Quelles sont mes lignes blanches (voir plus bas) ?

Ensuite, on partage.

Les lignes blanches, ce sont les lignes qu’il ne faut pas franchir avec vous, comme sur la route. Des zones d’intolérance où il vaut mieux ne pas vous emmener, car elles vous feraient « péter les plombs ».

Ce sont les situations, les attitudes, les comportements qui me seront insupportables et qui, de facto, abimeront ma relation.

Chacun de nous est différent et a des lignes blanches différentes. Définissez-en quelques-unes et faites-les connaître pour que chacun sache où est la limite à ne pas dépasser avec vous.

Si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez ajouter vos besoins et vos désirs : ce ne sont pas des exigences, mais des demandes pour que la relation soit encore plus soyeuse.

Nous espérons que ces conseils vous seront profitables, que vous pourrez mieux comprendre les relations avec vos proches, avec vos amis, avec vos collègues… Le sujet vous intéresse ?
C’est le sujet de la dernière conférence d’Hervé Franceschi. Retrouvez l’ensemble des conférences d’Hervé Franceschi et réservez votre intervention.